En 60 ans, les Islandais ont
rattrapé le retard, se lançant avec
frénésie sur tous les biens des
consommation modernes et technologiques. Leur
économie repose principalement sur la pêche
et l'exportation de produits congelés.
La chasse à la baleine, sujet délicat,
a été interrompue en 1985, reprise
en 2006 au grand dam des écologistes pour
faire face à une crise économique
soudaine et abandonnée à nouveau
en 2007, faute de marché pour écouler
la viande de baleines. Cette année, le
Ministère vient d'annoncer la reprise avec
un quotat fixé à 40 baleines de
Minke pour la saison 2008. La grave crise financière
actuelle n'est sans doute pas étrangère
à cette décision.
Pour maintenir leur niveau de
vie très élevé, tous les Islandais travaillent
40 à 50 heures par semaine voire plus.
A côté de leur boulot principal,
ils ont souvent une activité complémentaire
le soir ou le week-end. Dès l'adolescence,
les jeunes exercent un job d'étudiant l'été
dans les conserveries de poissons ou la réfection
des routes. Leur salaire, identique aux adultes,
est placé sur un compte jusqu'à
leur majorité.
Autre anecdote, saviez-vous que
l'Islande est le premier producteur de banane
européen ? Grâce à la géothermie,
la culture sous serre de fleurs, fruits et légumes
se développe et les tomates que vous mangerez
en Islande ont été cultivées
sur place. Ils sont également très avancés
en bioénergie et en biotechnologie. Ce que l'on
sait moins, c'est que grâce au recoupement
des données médicales, génétiques
et généalogiques de tout les habitants
de l'île, la population islandaise sert
à l'étude du génome humain
et des maladies héréditaires. Sujet
un peu tabou.
Grâce à la géothermie
et à l'hydro-électricité,
l'île dispose de toute l'énergie
non polluante nécessaire pour transformer
les matières premières en produits
finis tel l'aluminium. Deux usines situées
à Straumsvik et Grundartang produisent
268.000 tonnes d'aluminium par an. Une troisième
fonderie a été achevée et
mise en service en 2007 à Reydarfjordur
dans les fjords de l'Est. Elle produira 346.000
t/an. L'inconvénient est qu'elle a nécessité
la construction d'un immense barrage, Kárahnjúkar
qui défigure maintenant le fjord. Deux
usines de plus sont prévues à Helguvik
et Husavik. Les protecteurs de la nature s'en
inquiètent à juste titre.
Le pétrole, importé,
ne sert que pour les transports. Les islandais
espèrent d'ailleurs s'en affranchir dans
les années à venir en développant
la pile à l'hydrogène. La première
station-service à hydrogène a été
ouverte à Reykjavik en avril 2003 et aujourd'hui,
des bus et voitures à hydrogène
circulent dans les rues de la capitale.
Deux coups durs ont frappé
l'économie du pays en 2006. Au début
de l'année, les investisseurs japonais
ont retiré tous en même temps l'argent
qu'ils avaient placé dans les banques islandaises.
Et comme si cela ne suffisait pas, la base américaine
(OTAN) installée à Keflavik au lendemain
de la guerre 40-45 a annoncé en avril qu'elle
quitterait le territoire dans les 4 mois. Cette
base très controversée lors de son
installation employait un millier d'islandais.
Les américains ont rompu tous leurs contrats
avec les fournisseurs locaux mettant en péril
bon nombre d'entreprises.
Le 17 octobre 2006, le Ministère islandais
de la pêche annonçait la reprise
de la chasse commerciale à la baleine.
Une reprise "raisonnée et limitée"
à un quota de 39 baleines pour la saison
2006-2007, dont 30 baleines de Minke et 9 rorquals
communs. Ces deux espèces ne sont pas en
voie d'extinction dans les eaux islandaises puisqu'on
dénombre 55.000 adultes autour de l'île.
Leur trop grande prolifération menace à
long terme les autres espèces dont elles
se nourrissent. Or l'économie de l'Islande
repose pour 2/3 sur les exportations de produits
de la mer.
Voilà qui explique la
présence de 4 baleinières dans le
port de Reykjavik en août 2006. Les islandais
ont tenté de trouver des solutions pour
sauver leur économie récemment malmenée.
Néanmoins, au terme de la saison 2006-2007,
la chasse à la baleine a été
à nouveau suspendue pour raison économique.
Il n'y a pas de demande pour la viande de baleine.
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