C'est là qu'une fissure
éruptive s'est ouverte et que la lave a
jailli en surface. La première éruption
fissurale n'a duré que 3-4 heures le vendredi
29 août mais une deuxième bien plus
puissante lui a succédé deux jours
plus tard. Elle est toujours en cours.
--> Mardi 2 septembre 2014
L'activité sismique a
diminué de moitié. De minuit à
6h50 du matin, seuls 110 séismes ont été
enregistrés. En comparaison, hier les sismographes
en avait enregistré 250 dans le même
délai et 450 avant-hier. Comme d'habitude,
la caldera a subi les plus fortes secousses :
4,9, 4,7 et 4,3.
activité sismique du Barbarbunga les 1 et 2 septembre
L'activité volcanique
a été constante voire croissante
cette nuit. La hauteur des projections est de
l'ordre de 50 mètres. Une équipe
de tournage de la BBC est arrivée sur les
lieu cette nuit. Nous devrions avoir encore plus
de belles images dans les prochaines heures.
Le volcanologue Ármann
Höskuldsson déclarait hier lors d'une
interview que l'hydrogène sulfuré
présent dans l'air donnait un goût
de soufre dans la bouche et que si on restait
trop longtemps exposé, cela se transformait
en acide sulfurique dans les poumons. La teneur
en dioxyde de soufre du nuage a augmenté
par rapport à hier.
fontaines de lave et panache chargé de dioxyde de soufre se dégageant de l'éruption
Depuis 8h00 ce matin, la piste
862 qui mène à Dettifoss par la
rive ouest de la Jokulsà à Fjöllum
est rouverte. Elle était fermée
depuis le 23 août. Cela ne signifie pas
que le risque de jokulhlaup a disparu mais la
fermeture occasionne de lourdes pertes financières
pour l'industrie du tourisme et comme le volcan
est sous haute surveillance, il sera toujours
temps de réagir en cas de danger imminent.
Les stations GPS situées
à proximité du dyke mesurent une
diminution du taux de déformation du sol.
Couplé avec la diminution de l'activité
sismique, cela implique que la quantité
de magma injectée dans le dyke s'équilibre
avec la quantité de lave émise en
surface.
La préoccupation des islandais
est maintenant de trouver un nouveau nom pour
la coulée de lave. Certains suggèrent
Bárðahraun, hraun signifie champ ou
coulée de lave en islandais. Un autre choix
populaire est Omarshraun, le "champ de lave
de Omar" en hommage au pilote journaliste
Omar Ragnarsson. La proposition la plus loufoque
Enginn-má-taka-myndir-nema-fjölmiðlar-hraun,
"champ de lave où personne ne peut
prendre des photos à part les médias,
vient probablement de photographes amateurs frustrés
de ne pouvoir approcher de l'éruption.
Qu'ils se consolent, des agences de voyage envisagent
d'organiser des survols du site éruptif.
--> Mercredi 3 septembre 2014
Ce matin, la surface totale de
la coulée de lave était estimée
à 7,2 km². En fin de journée,
elle était de 9 km². Le front de la
lave se rapproche de la rivière Jokulsà
à Fjollum.
À 15h30, la zone de l'éruption
a été évacuée en urgence
parce que les sismographes s'affolaient. Ils enregistraient
un tremor de basse fréquence, souvent annonciateur
d'une entrée en éruption. Ne sachant
pas d'où il provenait ni ce qui se passait
exactement, l'IMO a demandé à la
Protection Civile de rappeler au camp de base
(refuge de Dreki situé à côté
de l'Askja) les 30 scientifiques et journalistes
présents sur le site. Le refuge de Dreki
est situé à 800 m d'altitude hors
de portée de l'éventuelle inondation
qui résulterait d'une éruption sous-glaciaire.
Une profonde dépression
de 1 km de large (graben) est apparue dans le
sol au sud de l'actuelle fissure éruptive
c'est à dire à cheval sur le bord
du glacier Dyngjujokull. Les signes de cet affaissement
sont visibles dans la glace sur 2 km. L'épaisseur
croissante de la langue glaciaire ne permet pas
de voir jusqu'où remonte la brèche
mais la prolongation de la fissure éruptive
actuelle jusque sous le glacier fait partie des
possibilités. Cliquer sur l'image pour
l'agrandir.
--> Jeudi 4 septembre 2014
Le trémor d'origine inconnue
qui a alerté les scientifiques de l'IMO
s'est arrêté hier à 21h30.
Comme il n'y avait toujours aucun signe d'éruption
sous-glaciaire ni de changement dans le débit
et la conductivité des rivières
ce matin, les restrictions ont été
levées et les scientifiques ont pu retourner
sur le site de Holuhraun. Selon eux, le trémor
pourrait avoir été causé
par l'interaction explosive entre le magma du
dyke et de l'eau infiltrée à travers
le réseau de fissures.
Armann Hoskuldsson a constaté
que la coulée de lave avait avancé
de 300 mètres vers le nord-est depuis hier,
que les cratères de la section centrale
étaient très actifs et qu'ils crachaient
la lave jusqu'à 130 mètres de hauteur.
L'étendue totale du nouveau champ de lave
est estimée à 11 km². En 5
jours d'éruption, la fissure de Holuhraun
a vomi 40 millions de mètres cube de lave.
Le nuage généré
par l'éruption a atteint 6 km d'altitude.
Ce nuage ne contient pas de cendre et est essentiellement
composé de vapeur d'eau et de dioxyde de
carbone mélés à des traces
de gaz toxiques (dioxyde de soufre). Le vent étant
faible aujourd'hui, les fumées volcaniques
chargées de SO2 ont stagné autour
du site éruptif. L'éruption a été
peu visible sur les webcams, d'abord à
cause du brouillard puis du vent trop faible pour
chasser les vapeurs dégagées.
Entre minuit et midi, 180 secousses
ont été enregistrées dans
la partie nord du dyke, en bordure du Dyngjujokull,
entre l'Askja et Herdubreid et autour de la caldera
du Bardarbunga où quatre séismes
supérieurs à 4 ont eu lieu. Record
: 4,8. Bien que le taux de déformation
du sol ait ralenti ces dernières 24 heures,
la modélisation des données GPS
montre que la quantité de magma injectée
dans le dyke est toujours supérieure aux
quantités éjectées par les
cratères.
Pour les scientifiques, cette
éruption fissurale est un laboratoire à
ciel ouvert, une opportunité d'étudier
"tranquillement" le comportement des
coulées de lave sans s'inquiéter
pour les vies humaines ou les habitations. Pour
rappel, la région au nord du Vatnajokull
est un plateau désertique éloigné
de tout village ou infrastructure. Les infos recueillies
pourront servir un jour en cas d'éruption
effusive menaçant des zones habitées.
La vidéo de Kristinn Ingi
Pétursson ci-dessous montre comment le mur de
la coulée de lave rampe et avance par éboulements
successifs. Au sortir des cratères, la
lave Pahoehoe s'écoule comme de la boue.
Très vite, la couche superficielle se refroidit
et forme une croûte isolante sur la coulée.
Au fur et à mesure qu'elle s'éloigne
de la bouche éruptive, la lave devient
plus visqueuse et la coulée ralentit mais
en même temps, la lave continue d'affluer,
créant de plus en plus de pression sur
le front de la coulée qui finit par céder,
se rompre et s'écrouler, laissant échapper
un flot de lave sous-jacente plus chaude et plus
fluide. Cela se reproduit inlassablement tant
que la fissure produit de la lave.
On n'a pas le temps de s'ennuyer
avec le Bardarbunga. Chaque jour réserve
son lot de surprises. Les sismographes de l'IMO
ont enregistré un petit trémor entre
3 et 6h du matin. Vers 7h, une journaliste de
la RUV qui survolait le site a rapporté
l'apparition de 2 nouvelles fissures effusives
au sud de l'éruption en cours, à
mi chemin entre celle-ci et le glacier Dyngjujokull.
De la lave s'en écoule. L'info a été
confirmée à 8h30 par les scientifiques
de l'IMO et de l'Institut des Sciences de la Terre
présents à bord du TF-SIF des gardes-côtes.
nouvelles fissures éruptives apparues le 5 septembre au sud de l'éruption de Holuhraun
Les nouvelles fissures se sont
ouvertes cette nuit à 2 km du front du
glacier, au milieu du graben apparu à l'aplomb
du dyke il y a deux jours. Des fontaines de lave
jaillissent à 10 mètres de haut
sur 700 mètres de long mais cette deuxième
fissure est moins active que la première
pour l'instant. Vu le danger de plus en plus réel
d'une extension de l'éruption sous le glacier
et d'un jokulhlaup qui s'ensuivrait immédiatement,
la région a de nouveau été
fermée à tous.
localisation des 2 nouvelles fissures par rapport à la précédente
La conductivité de l'eau
de la rivière Jokulsà est en légère
hausse indiquant la présence de gaz volcaniques
dissous (activité géothermique).
La dépression observée dans le Dyngjujokull
à 6 km du bord du glacier s'est creusée
depuis la dernière observation. Elle est
située dans le prolongement du dyke et
des fissures éruptive. Il n'est pas exclu
qu'une petite éruption sous-glaciaire ait
eu lieu et que l'eau fondue se soit infiltrée
dans le socle rocheux sous le glacier.
coulée de lave issue de la nouvelle fissure
L'éruption libère
toujours des quantités non négligeables
de SO2 dans l'atmosphère. L'activité
volcanique est très intense dans la fissure
nord. L'activité sismique est similaire
à hier. Record : 5,3 dans la caldera du
Bardarbunga.
Voir absolument cette vidéo
explicative de RUV sous-titrée en anglais.
Elle résume par des schémas très
clairs les forces en jeu sous la surface. Et si
vous n'êtes pas encore lassé de regarder
la lave jaillir et ramper sur le sable, il y a
encore ces belles images
de Hjalti Stefánsson.
La carte ci-dessous montre la
progression de la coulée de lave à
Holuhraun jour après jour. Le triangle
en bas situe la nouvelle fissure éruptive
et le point rouge en haut à droite indique
où se trouvait le front de la coulée
aujourd'hui. A ce train-là, la rencontre
explosive entre la coulée de lave et la
rivière Jokulsà à Fjöllum
devrait avoir lieu bientôt. Cliquer sur
l'image pour l'agrandir.
--> Samedi 6 septembre 2014
Le centre de la caldera du Bardarbunga
s'est affaissé de 15 mètres. Ce
n'est pas la glace qui a fondu mais bien l'altitude
du fond rocheux de la caldera qui a baissé.
Aucun affaissement d'une telle ampleur n'a été
constaté en Islande depuis le début
des mesures de mouvements de l'écorce terrestre
au milieu du XXe siècle, ni depuis l'effondrement
de 300 mètres de la caldera de l'Askja
en 1875 qui a créé le lac Oskjuvatn.
mesures de l'affaissement de la caldera du Bardarbunga Source : Institute of the Earth Sciences, University of Iceland
L'enfoncement de la caldera du
Bardarbunga est lié aux tremblements de terre
violents qui s'y déroulent (encore trois
>M3 aujourd'hui dont un de magnitude 5,0).
L'affaissement correspond à un volume de
250 millions de mètres cube, soit une bonne
partie du magma injecté dans le dyke. Le
magma a migré depuis la chambre magmatique
supposée se trouver sous le volcan vers
le dyke laissant un vide (ou exerçant moins
de pression). Le fond de la caldera n'étant
plus soutenu, il s'effondre par accoups provoquant
un gros séisme à chaque fois. Il
est possible qu'il "flotte" maintenant
comme un bouchon sur la chambre magmatique et
que son poids (roches + calotte de glace) exerce
une pression sur le magma restant et le "pousse"
vers le dyke, nourrissant ainsi l'éruption
en cours dans l'Holuhraun.
En une semaine d'éruption,
la coulée de lave a avancé de 10
km vers le nord-est et couvre une superficie de
14,8 km² (sans compter la lave émise
par les 2 nouvelles fissures au sud). La coulée
de lave progresse à la vitesse de 40 mètres
par heure et ne se trouve plus qu'à 1 km
de la Jokulsà. Rencontre prévue
demain vers 15h00. Un autre chaudron peu profond
a été repéré dans
la calotte du Dyngjujokull à 10 km du front
du glacier, rendant de plus en plus plausible
l'hyprothèse qu'une petite et brève
éruption sous-glaciaire ait eu lieu là
mercredi 3 septembre.
--> Dimanche 7 septembre 2014
L'activité volcanique
ne décline pas. Le débit du magma
est de 100 à 200 m³/s. La coulée
de lave s'étire sur 11 km et s'étale
sur une superficie de 16 km². Sa vitesse
a doublé (80 à 100 mètres
par heure) si bien qu'elle a atteint le bras le
plus occidental de la Jokulsà à
Fjollum ce matin, provoquant uniquement un dégagement
de vapeur. Pas d'activité explosive ni
de formation de pseudo-cratères pour l'instant
mais ça peut encore survenir. La coulée
détourne lentement le cours de la rivière
vers l'est et il est possible qu'elle finisse
par obstruer complètement cette ramification.
rencontre de la lave avec la rivière Jökulsá á Fjöllum - Photo: Ómar Ragnarsson/RÚV
En 48 heures, les sismographes
n'ont enregistré que 380 secousses. On
est bien loin des 2200 du mois d'août. Comme
d'habitude, les deux plus gros (5,4 et 4,5) ont
eu lieu au bord de la caldera du Bardarbunga.
Selon Magnús Tumi Guðmundsson, tous
ces séismes rendent une éruption
sous le glacier plus probable qu'avant.
Les scientifiques ont donné
des noms aux différents cratères
afin de s'y retrouver. Voici donc alignés
sur la première fissure : Norðri, Baugur
and Suðri, c'est-à dire le cratère
Nord, l'Anneau et le cratère Sud. La nouvelle
double fissure au sud n'a pas encore été
baptisée. Elle ne montre plus de signe
d'activité depuis cet après-midi.
la nouvelle fissure est à droite - Photo: Institute of Earth Sciences
Neuf chercheurs ont été
autorisés à retourner sur le terrain,
toujours prêts à évacuer selon
la tournure des événements. Ils
ont trouvé des cheveux de Pélé
sur le sol. Il s'agit de gouttelettes de lave
étirées en fins fils par le vent
et la vitesse de projection. Le terme de "cheveux
de Pélé" vient de Hawaï
où Pélé est une déesse
mais les islandais les appellent "Nornahár",
cheveux de sorcières, ce qui fait plus
couleur locale.
Une troisième dépression
a été repérée dans
la langue glaciaire du Dyngjujokull. Comme les
deux précédentes, elle est alignée
dans l'axe du dyke et de la fissure éruptive.
Sa profondeur n'a pas encore été
estimée. Celle du premier chaudron situé
à 6 km du bord est de 35 mètres.
première dépression observée dans la glace du Dyngjujokull Photo: Thordis Hognadottir/Institute of Earth Sciences
--> Jeudi 11 septembre 2014
Petit bilan sur l'évolution
de l'éruption fissurale dans l'Holuhraun
ces 4 derniers jours. L'activité volcanique se
poursuit sans gros changement. Les fissures qui
se sont ouvertes le 5 septembre ne sont plus actives.
L'éruption et l'émission de lave
se concentrent autour des cratères Baugur
et Suðri. Norðri n'émet plus que
de la vapeur d'eau et des gaz. L'épanchement
de lave estimé à 100 millions de
mètres cube depuis le début de l'éruption
est le plus important depuis le 19e siècle.
Il détrône l'éruption du Krafla
en 1984. Seule l'éruption de l'Askja en
1875 le surpasse.
La coulée de lave progresse
vers l'est à la vitesse de 100 mètres
par heure et s'élargit légèrement
vers le nord. La distance entre Suðri et le
front de la coulée est de 16,8 km. La superficie
couverte par la lave dépasse 20 km².
superficie de la coulée de lave le 11 septembre à 8h00 (ligne jaune) - Institute of Earth Sciences
La lave suit maintenant le lit
de la rivière Jokulsà à Fjollum
qui n'a eu d'autre choix que de s'écarter
vers l'est. La coulée s'approche d'une
zone où le lit de la Jokulsà traverse
un ancien champ de lave et la rivière n'aura
plus le loisir de dévier son cours dans
les plaines de sable. Il se peut que la lave forme
un barrage derrière lequel l'eau va s'accumuler
jusqu'à ce que la rivière arrive
à se frayer un passage à travers
la nouvelle coulée. Voir le
schéma de Sigurður Sigurðarson.
La lave n'est plus qu'à 2 km de la rivière
Svartà, un affluent de la Jokulsa. Il est
fort possible qu'elle fasse disparaître,
du moins temporairement, la cascade Skínandi
aussi connue sous le nom de Drekafoss.
confrontation de la lave avec la Jokulsà à Fjöllum le 11 septembre - Photo: Norðurflug
front de la coulée progressant dans la rivière Jokulsa - Photo: Ragnar Axelsson/mbl
Concernant l'émission
de gaz toxiques, les concentrations de dioxyde
de soufre sont toujours élevées
sur le site de l'éruption. Les scientifiques
ont dû évacuer les lieux à
plusieurs reprises parce que les taux de CO2 et
de SO2 devenaient dangereux pour leur vie suite
à de brusques changements de direction
du vent. Bien qu'ils essaient toujours de se trouver
du côté d'où souffle le vent,
la chaleur dégagée par la coulée
crée des courants de convection thermique
qui perturbent les conditions de vent locales.
Les changements sont soudains et imprévisibles.
Toutes les personnes qui travaillent
sur le site portent des capteurs et des masques
à gaz et ne s'éloignent jamais à
plus de 5 minutes à pied d'un véhicule.
Tous les 4x4 sont équipés de masque
à oxygène en cas d'urgence. Les
capteurs sont placés sous le genou vu que
le SO2 et le CO2 sont plus lourds que l'air et
stagnent dans les dépressions et les creux
du terrain. Dès que la concentration d'un
gaz dépasse le seuil d'alerte, le capteur
émet un signal et les scientifiques doivent
immédiatement quitter les lieux. Ils ont
certes la chance d'être sur place pour assister
à cette magnifique éruption mais
il ne faut pas oublier qu'ils risquent leur peau.
Voici les dangers
des gaz volcaniques (document en anglais).
Une brume bleuâtre due
au SO2 a plané tout le week-end sur l'est
du pays. Samedi, la ville de Reyðarfjörður
située à 130 km à l'est de
l'éruption a enregistré le plus
haut niveau de pollution au SO2 depuis le début
des mesures en 1970. La qualité de l'air
y est mesurée à cause de la proximité
de la fonderie d'aluminium. Le niveau était
retombé à zéro mardi mais
hier à 14h00, un nouveau pic de pollution
quatre fois supérieur a été
mesuré (2550µg/m3). Cette concentration
n'affecte pas les personnes en bonne santé
mais peut occasionner des difficultés respiratoires
chez les sujets asthmatiques. Aussi, il leur a
été conseillé de rester calfeutrés
à l'intérieur et aux personnes saines
d'éviter tout exercice physique en extérieur.
concentration de SO2 dans l'air à Reyðarfjörður - source: ust.is (Environment Agency of Iceland)
Malgré tout, les habitants
se sont plaints d'avoir un mauvais goût
dans la bouche, des maux de gorge, les yeux qui
piquent et des maux de tête. Le niveau de
pollution dans l'est de l'Islande est retombé
aujourd'hui. La qualité de l'air est désormais
aussi surveillée à Reykjahlíð
au bord du lac Myvatn et à Egilsstaðir
à l'est du pays. Les mesures de SO2 peuvent
être consultées sur ce site.
De fortes concentrations en SO2 sont attendues
cette nuit et demain vendredi dans la partie nord
des fjords de l'Est.
L'odeur du dioxyde de soufre
a été sentie hier sur la côte
ouest de la Norvège, à 1300 km de
l'éruption. Il est si dilué qu'il
ne présente aucun danger. Les photos satellite
montre que le panache de l'éruption qui
s'élève à environ 6 km d'altitude
a migré en direction de la Norvège.
activité sismique du Barbarbunga les 10 et 11 septembre
L'activité sismique se
poursuit à un rythme moins soutenu. Hier
comme aujourd'hui, 150 séismes ont été
enregistrés entre minuit et 19h00 contre
230 le 9 septembre. Les tremblements de terre
autour de la caldera du Bardarbunga sont toujours
les plus violents. Records du jour : 5,4 et 5,2.
Il y a eu 40 secousses sur le pourtour de la caldera
aujourd'hui. Les autres, tous inférieurs
à 2 de magnitude, ont eu lieu dans la partie
nord de l'intrusion. Le code d'alerte de l'Askja
est repassé au vert. Celui du Bardarbunga
reste orange.
Le centre de la caldera continue
de s'enfoncer d'environ 90 cm par jour. Les dernières
mesures montraient un affaissement de 20 mètres.
Cet effondrement de la caldera couplé aux
violents séismes qui s'y déroulent
préoccupe sérieusement les scientifiques
et la Protection Civile. Ils craignent de plus
en plus une éruption sous-glaciaire dans
la caldera. Voici les trois évolutions
possibles d'après Magnus Tumi Gudmundsson
et Pall Einarsson, professeurs et géophysiciens
à l'Institut des Sciences de la Terre de
l'Université d'Islande :
Dans le premier scénario,
l'effondrement de la caldera s'arrête et
l'éruption à Holuhraun décline
progressivement.
Dans le deuxième scénario,
l'effondrement de la caldera se poursuit à
grande échelle et fait pression sur la
chambre magmatique poussant le magma vers le
dyke, ce qui aura pour effet de nourrir et prolonger
l'éruption à Holuhraun. La fissure
éruptive pourrait s'allonger vers le
sud sous le Dyngjujokull provoquant une crue
de la Jokulsà à Fjöllum et
un nuage de cendre volcanique. L'apparition
de fissures à d'autres endroits n'est
pas exclue.
Dans le troisième scénario,
l'effondrement de la caldera se poursuit à
grande échelle et provoque une éruption
sur les bords de la caldera du Bardarbunga.
Il y a des chances que cela court-circuite l'éruption
à Holuhraun mais il en résultera
une fonte considérable de glace. L'eau
fondue ne sera peut-être pas libérée
immédiatement à cause de la forme
creuse de la caldera mais elle risque de provoquer
une inondation majeure dans la Jokulsà
ou dans une autre rivière glaciaire.
--> Suivre l'évolution de l'éruption fissurale à Holuhraun sur la page 5
--> PHOTOS & VIDEOS
Vidéo
1 : gros plan sur les fontaines, la coulée
de lave et le panache du 1er septembre (RUV)
Vidéo
2 : survol de l'éruption fissurale
de l'Holuhraun le 1er septembre (avion des gardes-côtes)
Vidéo
3 : survol de l'éruption fissurale
de l'Holuhraun et de la coulée de lave
avec Myflug Air
Vidéo
4 : timelapse du panache généré
par l'éruption (images accélérées
de la webcam Mila 1)
Vidéo
5 : fontaines de lave et coulée incandescente
filmées le 2 septembre (RUV)
Vidéo
6 : impressionnantes images d'un survol en
hélicoptère effectué le 4
septembre ***
Vidéo
7 : premières images de la deuxième
fissure découverte à l'aube du 5
septembre ***
Vidéo
8 : survol des fissures éruptives ouvertes
le 5 septembre diffusé par RUV ***
Einar
Gudmann : magnifiques photos aériennes
de l'éruption prises le 1er septembre
Andrew
Chastney: photos prises par un réalisateur de documentaires
pour la BBC
- Eruption fissurale du Barðarbunga à Holuhraun -
Textes et Photos : copyright France Demarbaix - Toute reproduction interdite - Tous droits réservés