Evolution de l'éruption fissurale dans l'Holuhraun
Je vous recommande de consulter
d'abord les pages 1,
2, 3
et 4 avant
de lire la suite. Pour rappel, après 15
jours d'activité sismique intense, le volcan
Bardarbunga est entré en éruption
fin août 2014. Plusieurs fissures effusives
se sont ouvertes dans l'ancien champ de lave Holuhraun
vomissant la plus grande quantité de lave
émise en Islande depuis le XIXe siècle.
L'éruption fissurale est toujours en cours.
--> Vendredi 12 septembre 2014
Activité sismique en déclin.
Une station GPS a été installée au sommet du Bardarbunga
pour mesurer avec précision l'affaissement
de la caldera. Actuellement, il est de 21 mètres.
La coulée de lave mesure 17,5 km de long
et s'étale sur 25,4 km².
superficie de la coulée de lave le 12 septembre - Institute of Earth Sciences
Le volcanologue Ármann
Höskuldsson a profité d'une éclaircie
vers midi pour faire le point sur l'activité
volcanique à Holuhraun. Elle se limite
aux cratères Baugur et Sudri. Une échancrure
dans la paroi de Sudri répand de la lave
vers le sud. Deux des évents au nord de
Baugur, baptisés Baugsbörn (bébés
de Baugur), contiennent des lacs de lave bouillonnants.
Les fontaines de lave de Baugur atteignent 70
à 120 mètres de haut. La paroi des
cratères Sudri et Baugur formés
par l'accumulation des projections de lave autour
des bouches éruptives s'élève
à 60 mètres.
aspect du cratère Sudri le 12 septembre - Photo: Ármann Höskuldsson
aspect du cratère Baugur le 12 septembre - Photo: Ármann Höskuldsson
La coulée de lave a avancé
de 600 mètres en 24 heures. Elle couvre
une partie du lit de la Jokulsà à
Fjöllum mais s'étale aussi sur la
rive vers le nord. La rivière est maintenant
coincée entre le mur qui borde sa rive
orientale et la coulée de lave. Vu l'étroitesse
du chenal, le courant est fort et érode
la rive droite. Des explosions de vapeur se dégagent
parfois du contact de la lave avec l'eau.
Photo: Johanne Schmith/Institute of Earth Sciences
--> Samedi 13 septembre 2014
Un nouveau pic de pollution a
été atteint hier soir vers 22h dans
l'est de l'Islande : 4000 µg de SO2 par
m³ à Reydarfjordur et 640 µg/m³
à Egilsstadir. Cela équivaut à
respirer les gaz d'échappement d'un gros
camion. Les habitants ont été prévenus
par SMS. Ils ont reçu l'instruction de
se calfeutrer chez eux pendant les périodes
critiques en fermant portes et fenêtres,
en coupant l'air conditionné et en augmentant
le chauffage pour créer une surpression
empêchant l'air pollué d'entrer à
l'intérieur puis de bien aérer les
maisons une fois la qualité de l'air redevenue
saine.
pics de pollution mesurés à Reydarfjordur - The Environment Agency of Iceland
pics de pollution mesurés à Egilsstadir le 13 septembre - Source : ust.is
L'activité volcanique
a considérablement diminué depuis
hier. Elle se limite désormais au centre
de la fissure éruptive : Baugur et Baugsbörn.
Sudri a cessé d'émettre de la lave
et le rideau de feu de Baugur s'est réduit
à trois grandes fontaines hier soir. La
quantité totale de lave émise en
seulement deux semaines d'éruption est
estimée à 200 millions de mètres
cube. La lave progresse plus lentement. Elle n'a
avancé que de 100 mètres dans la
Jokulsà ce matin et n'a plus bougé
pendant l'après-midi.
Les scientifiques suivent avec
excitation les modifications du paysage modelé
par l'éruption dans la région de
l'Holuhraun. Désormais les cratères
bien reconnaissables de Suðri et Baugur dominent
la plaine du haut de leur 60 mètres. Un
lac et une nouvelle cascade pourraient bien agrémenter
le cours de la Jokulsà si la coulée
de lave venait à obstruer complètement
le lit actuel de la rivière.
La caldera s'est affaissée de
50 cm en 24 heures dont la moitié (25 cm)
rien qu'en un seul tremblement de terre, celui
de magnitude 4,7 qui a eu lieu vers minuit. Activité
sismique en déclin.
--> Dimanche 14 septembre 2014
L'activité volcanique
au niveau des cratères Baugur et Baugsbörn
a diminué. D'après les observations
d'Ármann Höskuldsson, l'activité
de Baugur est pulsatoire. Il n'y a plus qu'une
fontaine qui projette la lave à 20-50 mètres
de hauteur. Le cratère Sudri est calme.
La coulée a ralenti mais le champ de lave
s'étale sur les côtés. La
progression dans la rivière Jokulsà
s'est arrêtée. De nouvelles langues
de lave naissent de la coulée principale
et se répandent vers l'est et l'ouest.
La plus grande vers l'est faisait 300 mètres
de large et 2 km de long hier à 18h.
superficie du champ de lave le 14 septembre en pointillés rouges - Source: IES
Le niveau de gaz émanant
de la lave est si dangereux que le site a été
totalement fermé aux scientifiques aujourd'hui.
Le panache de gaz émis principalement par
Baugur est assez bas et s'étale à
proximité du sol. La chaleur de convection
n'est peut-être plus suffisante pour l'élever.
Le vent du sud le chasse vers le camp de base
de Dreki si bien que les scientifiques et les
journalistes sont partis ce matin et passeront
la nuit près du lac Myvatn. Le nuage toxique
dérive vers le nord et des pics de pollution
sont annoncés sur le lac Myvatn, la péninsule
de Tjornes et Husavik.
éruption à Holuhraun il y a quelques jours - Photo: Geir Ólafsson
La caldera s'est effondrée
de 23 mètres au total. Grâce à
la nouvelle station GPS, on peut maintenant suivre
l'affaissement de la caldera en temps réel
sur le site
de l'IMO et constater la parfaite correspondance
entre les affaissements les plus importants et
les séismes les plus violents. En trois
jours, le fond a baissé d'un mètre
et demi soit une moyenne de 50 cm par jour. L'activité
sismique est similaire aux jours précédents.
Environ 140 secousses par jour dont 6>M3 dans
la caldera. Record : 5,3.
affaissement de la caldera du Bardarbunga du 12 au 15 septembre - Source: IMO
Même si les rapports traduits
en anglais n'en ont pas fait état, la nouvelle
coulée de lave a été nommée
"Thorbjargarhraun" en l'honneur de la
jeune géophysicienne Thorbjorg Agustsdottir
de l'Université de Cambridge présente
sur le terrain. Elle étudiait l'activité
sismique du Grímsvötn dans le cadre
du projet Futurvolc quand le Bardarbunga est entré
en activité.
--> Lundi 15 septembre 2014
L'éruption continue. Peu
de détails sur l'activité volcanique
aujourd'hui vu que les scientifiques et la presse
ont quitté la région à cause
des gaz toxiques. On ne peut que se rabattre sur
les webcams de Mila (malheureusement noyées
dans la fumée) et le site de l'IMO pour
suivre les séismes (toujours pareils) et
l'affaissement de la caldera. Record du jour :
5,4 au bord de la caldera simultané à
un affaissement de 50 cm. La surface de la coulée
de lave est estimée à 30 km².
Pic maximal de pollution au SO2
enregistré à 23h la nuit dernière
à Reykjahlíð au bord du lac
Myvatn : 1250µg/m³. Les habitants de
Kopasker ont été invité à
rester chez eux aujourd'hui. Aucun appareil ne
mesure la pollution dans cette région mais
le voile de brume dû au SO2 est visible
à l'oeil nu.
pic de pollution à Reykjahlid dans la nuit du 14 au 15 septembre - Source : ust.is
--> Mardi 16 septembre 2014
L'éruption à Holuhraun
se calme doucement, ce qui ne veut pas dire que
l'activité sismique et volcanique du Bardarbunga
est terminée. De plus, le site est toujours
dangereux à cause des gaz toxiques qui
continuent de sortir de la fissure. Vu le léger
vent qui souffle du sud-ouest, la région
située entre Herðubreið au nord
et Kárahnjúkar au sud pourrait être
affectée par le dioxyde de soufre.
D'après Ármann
Höskuldsson, l'éruption dans les cratères
de l'Holuhraun n'a plus que quelques jours devant
elle. Comme le dyke est encore rempli de magma,
il s'attend à une autre éruption
dans les jours ou les semaines à venir.
Si l'éruption s'arrête à Holuhraun,
une autre surviendra quand la pression sera de
nouveau trop forte. Personne ne peut prédire
où cela se produira. Dans les sables du
désert? En bordure du Dyngjujokull? Ou
sur les flancs de la caldera?
état des cratères de l'Holuhraun le 16/9 à 18h40 - Photo: Freysteinn Sigmundsson/IES
Mais bon, n'enterrons pas trop
vite l'éruption fissurale à Holuhraun.
Les scientifiques sont revenus sur le terrain,
on devrait bientôt recevoir des nouvelles
fraîches sur l'étendue
du champ de lave. Une centaine de secousses
ont été enregistrées aujourd'hui.
Record : 5,4 et 5,2. Je vous laisse deviner où
... L'IMO estime à environ 20.000 le nombre
de séismes depuis le 16 août. En
temps normal, l'Islande connaît 10 à
15.000 secousses par an. Le double a été
atteint en 1 mois.
--> Mercredi 17 septembre 2014
L'IMO publiera désormais
chaque jour une carte
illustrant les prévisions de dispersion
du SO2. Selon Iceland Review, la fissure d'Holuhraun
libère jusqu'à 1 tonne de gaz par
seconde soit 3600 tonnes par heure. Chaque jour,
ce sont jusqu'à 86400 tonnes de SO2 qui
sont expédiés dans l'atmosphère.
Il me reste à vérifier si ces chiffres
concernent tous les gaz confondus (H2O, CO2, SO2
et traces de CO, H2S, H2, HCl, HF) ou juste le
SO2.
Les webcams sont noyées
dans la purée de pois aujourd'hui. D'après
le rapport quotidien du Scientific Advisory Board
of the Icelandic Civil Protection, le champ de
lave continue de s'étendre et la production
de lave ne diminue pas. Les mesures GPS montrent
des irrégularités dans la déformation
de la croûte terrestre. Cela pourrait indiquer
un changement de migration du magma sous le Bardarbunga.
Record : 5,2 dans la caldera mais aucun affaissement
simultané. Ce qui indique que ce séisme
n'est pas dû à des frictions mais
à une fracturation.
--> Jeudi 18 septembre 2014
Pareil qu'hier. Purée de pois,
pollution, activité sismique et volcanique, affaissement.
Record : 5,3 dans la caldera avec affaissement
simultané de 20 cm. Seule nouveauté,
une animation
de l'IMO illustrant la dispersion du SO2
sur le pays. Cliquer sur le bouton "Keyra"
pour lancer l'animation ou glisser votre souris
sur la colonne des heures à droite. Aucune
confirmation des chiffres publiés hier
par l'Iceland Review concernant la quantité
de gaz ou de SO2 émis.
fontaines de lave de 40 mètres de haut dans le cratère Baugur le 17/9 Photo: Gro Birkefeldt Møller Pedersen/University of Iceland
Le dioxyde de soufre a les mêmes
effets sur les animaux que sur les hommes: difficultés
respiratoires et yeux qui piquent mais leur vie
ne devrait pas être menacée même
s'ils sont dehors. De toute façon, septembre
est le mois du rassemblement des moutons qui vagabondent
en toute liberté pendant l'été.
Ils passeront l'hiver à l'étable
à brouter le foin fauché cet été
(donc sain). Dans les régions touchées
par le SO2, les bergers, moutons et chevaux (qui
servent à rassembler les moutons) sont
plus vite essoufflés et fatigués
mais ces effets sont temporaires. Quant aux rennes
sauvages des fjords de l'Est, ils ont trouvé
refuge au sommet du Grænafell pour échapper
au nuage toxique.
Les concentrations de SO2 restent
très élevées autour du site
de l'éruption et les scientifiques y ont
découvert des oiseaux morts empoisonnés.
Le nuage de pollution se balade au-dessus de l'Islande
au gré des vents très changeants
et a atteint Reykjavik hier mais le niveau de
SO2 reste sous la limite de toxicité. Quarante
nouveaux capteurs de SO2 ont été
installés à travers le pays pour
suivre la qualité de l'air. Le dernier
pic de pollution sérieux date de dimanche
passé.
L'IMO a publié les premières
estimations de la quantité de SO2 produite
par l'éruption. Les scientifiques insistent
sur le fait qu'il s'agit de mesures préliminaires,
probablement sous-estimées et susceptibles
d'être modifiées. A titre indicatif,
donc, voici les résultats : 200 à
600 kg de SO2 émis par seconde, 250 à
700 kg/s CO2, 2 à 6 kg/s HCl, 3 à
8 kg/s HF et moins d'1 kg/s CO. La fissure émet
90% du SO2 et seulement 10% se dégage du
champ de lave.
L'étendue du champ de
lave est estimée à plus de 37 km².
Une coulée secondaire s'est étalée
à l'est de la première pendant les
3 jours de brouillard. La surface orange correspond
aux dernières mesures effectuées
au sol le 16 septembre tandis que les 7,6 km²
supplémentaires, en jaune, ont dû
être estimés par avion car la bordure
orientale du champ de lave est inaccessible en
4x4 depuis que la coulée a atteint la rivière
Jokulsà à Fjöllum.
superficie du champ de lave le 20 septembre - Source: IES
L'activité sismique est
en très légère hausse. On
est repassé progressivement de 100 secousses
mardi à 160 hier samedi dont 17>M3.
L'affaissement de la caldera se poursuit au rythme
de 50 cm par jour en moyenne. Certains gros séismes
sont accompagnés d'un effondrement simultané
de 20 cm, d'autres n'ont aucune influence. Record
: 5,5 et 20 cm aujourd'hui à 10h51. Hier,
5,1 et 5,0 sans effet sur l'altitude de la caldera.
La composition chimique de la
lave indique qu'elle provient d'une profondeur
de plus de 10 km, ce qui colle avec la profondeur
des séismes. Elle renferme 50% de silice
(SiO2). Voici les résulats de l'analyse
chimique de la lave publiés par l'Institute
of Earth Sciences / University of Iceland.
--> Mardi 23 septembre 2014
Situation stable. Epaisseur moyenne
du champ de lave : 14 m - Epaisseur en bordure
: 8 m - Epaisseur au niveau des 2 cratères
Baugur et Sudri : 30 m - Epaisseur au niveau des
autres cratères alignés le long
de la fissure : 18 à 22 m - Volume estimé
du champ de lave : 0,5 km³ +/- 0,1 km³
- Débit moyen de la lave en 3 semaines
d'éruption : 250 à 350 m³/s.
La coulée principale a
arrêté sa progression dans la Jokulsà
le 13 septembre, à 19 km de son point d'émission.
A une telle distance, la surface de la coulée
s'était trop refroidie et solidifiée
pour permettre à la lave sous-jacente de
la percer. La lave s'est alors épanchée
latéralement le long de cette coulée,
formant des excroissances vers le nord et l'est
aux endroits de moindre résistance, élargissant
la coulée par la même occasion. En
une semaine, une coulée secondaire s'est
frayée un chemin le long de la première
avant de fusionner avec elle plusieurs kilomètres
plus loin.
superficie du champ de lave le 23 septembre - Source: IMO
Une image satellite prise hier
montre que la lave issue des cratères actifs
se sépare après 3 km en deux coulées
distinctes, l'une partant vers le nord, l'autre
vers l'est pour contourner la masse inerte du
champ de lave.
image satellite des 2 nouvelles rivières de lave le 22 septembre - Source: IES
L'effondrement de la caldera
se poursuit au même rythme. Le volume de
la dépression est maintenant de 0,6 km³
et l'affaissement total doit faire près
de 27 mètres. Séisme record : 5,2
avec affaissement de 20 cm d'un coup.
--> Jeudi 25 septembre 2014
Éruption persistante.
La lave recouvre 40 km². L'activité sismique
est redescendue à 120 séismes par
jour mais toujours avec de violentes secousses
dans la caldera. Records : 5,2 pour hier et aujourd'hui.
L'affaissement de la caldera semble ralentir :
40 cm en moyenne ces 3 derniers jours. Cette nuit,
le taux élevé de SO2 dans la région
du site éruptif a de nouveau obligé
les scientifiques et journalistes à quitter
le camp de base de Drekagil couvert par le nuage
toxique.
Hier après-midi, une concentration
élevée de SO2 a été
mesurée au lac Myvatn (2000 µg/m³)
et cette nuit vers 1h15 du matin à Reydarfjordur
(2600 µg/m³). Si le pic de pollution
n'a duré que 45 minutes à Reydarfjordur,
les taux toxiques à Myvatn ont persisté
de 14h30 à 18h30. Le nuage de pollution
a par ailleurs touché l'Ecosse, l'Angleterre,
la Norvège, la Suède, l'Allemagne,
l'Autriche et le nord de la France. Il ne présente
aucun danger pour l'aviation ni pour la santé.
pics de pollution à Myvatn et Reydarfjordur les 24 et 25 septembre - Source : ust.is
Faute de rebondissements passionnants,
la presse islandaise et les volcanologues se lancent
dans les comparatifs. Ils en sont à calculer
combien de maisons, d'églises, de terrains
de foot ou d'Empire States buildings on pourrait
remplir avec le volume de lave émise :
"Paris couvert par 5 m de lave, Manhattan
recouvert jusqu'à la 155e rue, Reykjavik
enseveli complètement, même volume
de magma que l'éruption du Mont St Helens
en 1980, bientôt autant que l'éruption
de l'Hekla en 1947-48". Je vous épargne
le reste.
Ce qu'il faut retenir de tous
ces efforts pour ramener l'épanchement
de lave à des proportions connues, c'est
que l'éruption est colossale tant en volume
de lave émise qu'en surface couverte en
seulement 3 semaines. On assiste à quelque
chose d'exceptionnel. Même les scientifiques
présents sur le terrain ne sont pas habitués
à cotoyer tous les jours un tel phénomène,
à travailler en portant un masque à
gaz, à échantillonner de la lave
avec une pelle et une casserole d'eau, à
aller installer en hélico une station GPS
dans la neige au sommet d'un volcan couvert de
glace ou à braver les conditions climatiques
extrêmes des hauts plateaux intérieurs
pour prendre des mesures.
L'Islande déploie d'énormes
moyens technologiques et humains pour mesurer
les paramètres de l'éruption (sismicité,
déformation du sol, composition chimique,
hauteur, surface, volume et débit de la
lave émise, concentration et dispersion
des gaz volcaniques, température, conductivité
et débit des rivières glaciaires,
webcams, survol quotidien en avion équipé
de radar et caméras thermiques, modélisation
des données). C'est génial de mettre
toutes ces informations à disposition du
monde entier. Merci à toutes les personnes
impliquées de près ou de loin dans
le suivi de l'éruption pour leur travail
et le partage des mesures, graphiques, schémas,
images satellite, photos et vidéos.
Je ne peux que m'émerveiller
du cadeau de Dame Nature d'avoir creusé
un tunnel de 45 km de long sous le glacier pour
laisser sortir la lave là où elle
cause le moins de dégâts et de désagréments.
Tout ce qui se répand dans l'Holuhraun
ne sortira pas sous la glace et ne sera pas pulvérisé
dans l'atmosphère.
--> Vendredi 26 septembre 2014
L'éruption suit son cours
sans changement. Les mesures du panache indiquent
qu'il contient 80 à 85 % de vapeur d'eau,
~10 % de SO2 et seulement ~5% de CO2. La coulée
de lave qui s'étale vers le nord a englouti
deux portions de la piste F910 qui mène
au site de l'éruption. Cette piste appelée
Gaesavatnaleid relie l'Askja à la Sprengisandur
(F26) en passant au pied du Bardarbunga. C'était
la route empruntée tous les jours par les
journalistes et les scientifiques pour accéder
aux cratères depuis le camp de base de
Drekagil mais je suppose qu'il est encore possible
de contourner la coulée de lave tant que
le terrain est plat.
superficie de la coulée de lave le 26 septembre - IES
--> Samedi 27 septembre 2014
Selon le volcanologue Haraldur
Sigurðsson, le volcan Bárðarbunga
est situé juste au dessus d'un point chaud.
La tectonique des plaques avec ses zones de subduction
et de rift ne suffit pas à expliquer l'existence
de tous les volcans. Certains sont situés
au beau milieu d'une plaque tectonique comme à
HawaÏ. La théorie des points chauds
a donc été développée
pour expliquer ces exceptions. Ce sont des points
fixes dans le manteau terrrestre où des
colonnes de matière plus chaude remontent
à la surface et percent la lithosphère.
L'émergence de l'Islande au milieu de l'Atlantique
Nord est probablement dûe à la conjugaison
d'un volcanisme de rift et d'un point chaud.
superficie de la coulée de lave le 27 septembre (ligne rouge) - IES
--> Suivre l'évolution de l'éruption fissurale à Holuhraun en octobre sur la page 6
--> PHOTOS & VIDEOS
Vidéo
1 : superbes images tournées par Valdimar
Leifsson pour le Vatnajökull National Park
Vidéo
2 : enfin des images de la rencontre de la lave avec la rivière Jokulsà à Fjöllum
Vidéo
3 : survol de l'extrémité nord-est du champ
de lave filmé par un drône le 13/9
Vidéo
4 : remontée en avion de la rivière
Jokulsà en longeant la coulée de lave le 13/9
Vidéo
5 : survol des cratères Baugur et Sudri le
12/9 - Sudri encore actif vomit la lave vers le
sud
Vidéo
6 : survol des 4 cratères de Baugur filmé le
13/9 - Sudri n'est plus qu'un point rouge
Vidéo
7 : survol très instructif du site, des cratères et
des coulées de lave filmé le 13/9
Vidéo
8 : tornade de gaz volcanique (colonnes de
chaleur) filmée par camera thermique le
3/9
Vidéo
9 : superbes images tournées par Ozzo
Photography à voir en plein écran
et HD ***
Vidéo
10 : gros plan sur les cratères en
feu vus du ciel et du sol filmés par What'on
Iceland ***
Vidéo
11 : lueur de l'éruption sous les aurores
boréales vue depuis différents endroits **
Vidéo
12 : version longue de deux magnifiques survols
de l'éruption les 4 et 5 septembre **
Vidéo
13 : images inédites du journal télévisé diffusé
le 20/9 par la chaîne allemande ZDF
Vidéo
14 : survol de la coulée le 23/9 - on voit bien l'îlot de sable intact entre les 2 coulées
Vidéo
15 : animations de l'IMO montrant la localisation
des séismes du 16/8 au 23/9
Photos
: 11 magnifiques photos d'agences de presse
Arctic-Images/Corbis et Associated Press
Bernard
Meric : très belles photos de la coulée
de lave avançant dans la rivière
Jokulsà
Lukas
Gawenda : splendide galerie photos d'un photographe
allemand
Einar
Gudmann : 102 photos de l'éruption plus spectaculaires
les unes que les autres